samedi 26 avril 2014

Article dans Le Temps, mercredi 5 mars 2014 "Souvenirs envolés"

Voici un article qui a attiré mon attention, il ne concerne pas directement le thème de mon travail mais j'ai tout de même jugé intéressant d'en garder une trace sur mon Journal de Bord, peut-être qu'il me sera utile pour la suite (je pense notamment à l'épisode numéro 5, où j'aborderai l'aspect psychologique). Voici donc une prise de note de cet article.

"Quel que soit l'âge du premier souvenir, c'est une perspective d'adolescent ou d'adulte et non d'enfant. (...) En fait, la mémoire vit une odyssée jusqu'à 9 ou 10 ans (...) Avant même de naître, Nadia a déjà enregistré des voix, des rythmes, des goûts. Sa fonction mnésique s'est ensuite construite à grands pas. La preuve par la cloche qu'on fait sonner devant l'enfant avant d'observer s'il peut reproduire le geste. A 6 mois, l'enfant s'en souvient pendant un jour; à 9 mois, pendant 1 mois; à 20 mois pendant un an au moins (...) Un jour, l'enfant apprend à marcher, à parler. Un jour, il oublie qu'il a appris à marcher et  à parler. Tous ces apprentissages tiennent de la mémoire implicite, qui s'est transformée en aptitude. Ce que l'on appelle communément 'mémoire' et fait l'objet de l'universelle amnésie infantile correspond aux souvenirs personnels qu'on peut convoquer et décrire aux autres. C'est une mémoire explicite, consciente. Et autobiographique. Elle nous lie à nous-même, nous inscrit dans un récit plausible de notre vie. C'est la mémoire à la première personne du singulier, dont il existe quelque chose à 3 ans puisque Nadia peut dire, déjà: 'Je me souviens que...' (...) à cet âge, la passoire est à gros trous. les zones cérébrales nécessaires à la mémoire autobiographique sont en développement jusque dans l'adolescence. Et en psychologie cognitive, on met en avant la nécessité du langage. Les premiers souvenirs n'ayant pas de mots de leur correspondant, ils ne peuvent être conservés comme tels. La mémoire autobiographique, son nom le dit, a besoin d'un 'je', d'un début de conscience de soi, laquelle émerge vers 2 ans. (...) Enfin, en face du 'je', il faut un 'tu'. Un parent qui converse, qui contribue à construire le récit. Malgré ces réponses, l'amnésie infantile, concept posé à la fin du XIXème siècle par la psychologie Caroline Miles, conserve son mystère. Et parmi les experts penchés sur le berceau, c'est compter sans Freud, qui a vu dans ce phénomène le voile noir, la chape du refoulement posée sur des pulsions oedipiennes intolérables. (...) Les souvenirs se réduisent mais évoluent de façon paradoxale. Avant 7 ans, ils sont nombreux mais souvent sommaires. La plupart comportent peu d'éléments personnels. Le 'pourquoi' des faits et la temporalité échappent aux petits enfants. Après 7 ans, bien des souvenirs ont disparu mais les rares qui restent sont de plus en plus élaborés."


mnésique: qui a rapport à la mémoire
mémoire implicite: il s'agit d'une des formes de mémoire où l'on ne retient pas l'expérience qui en est à l'origine. Le rappel se fait automatiquement, sans les efforts nécessaires à la mémoire explicite. Un exemple de mémoire implicite est la mémoire procédurale (savoir faire). Psychomédia 
aptitude: disposition naturelle, compétence reconnue, capacité de base
mémoire explicite: il s'agit-là de la mémoire de toutes les choses dont on a conscience de se souvenir et que l'on peut décrire verbalement.
psychologie cognitive: branche récente de la psychologie scientifique, elle s'attache à bâtir des modèles descriptifs et explicatifs sur les processus par lesquels nous recevons et traitons les informations, formons et organisons nos représentations, décodons le langage, raisonnons, prenons des décisions ou résolvons nos problèmes. Psychologies


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